Surabondance
Du 6 juin au 7 juillet 2025 | Vernissage > vendredi 6 juin à 18h30
L’expo
Flots continus d’images, d’informations, de données : la numérisation du monde contemporain couplée à la multiplication des canaux de diffusion, dont l’usage des ressorts émotionnels est ambigu, produisent une vertigineuse sensation de surabondance. Biais des algorithmes, captation ciblée de l’attention, marchandisation des datas, logique de surveillance et de manipulations… débordent la promesse égalitaire du progrès numérique.
Dans le même temps, tout autour de la planète, augmentent sans cesse les circulations de matières premières, de marchandises, de déchets, d’organismes et êtres vivants, … Cette surabondance, bien concrète, dont nous sommes acteurs et victimes, génère crises climatiques et environnementales. La promesse d’un essor économique universel masque mal notre plongée délétère dans la surexploitation.
Pour donner corps à la sensation de submersion que produit cette intensification des flux virtuels et physiques, l’installation propose de circuler entre de longues estampes suspendues, où chaque panneau déroule un aspect de ces flux ou une représentation de leurs effets réels (montées des eaux, méga feux, …).
La démarche artistique
À l’origine du travail de Samia Kachkachi, il y a souvent une problématique sociétale qui la touche pour l’écho qu’elle produit dans son expérience intime.
Son enjeu est alors de traduire sous forme figurative ses interrogations et de les partager dans une perspective plus universelle, non savante.
Elle privilégie le médium de la taille d’épargne sur linoléum pour son potentiel de reproductibilité des images et des mots. L’accumulation de matrices préalables à l’étape d’impression fait partie de son processus de composition des estampes : superposer, saturer motifs et aplats de couleurs, pour susciter une émotion visuelle. Travailler de grands formats tels les dazibaos du simple citoyen pour une lecture publique, prolonge son objectif de dialogue.
Bio
Autodidacte dans les arts visuels, la linogravure est, depuis 15 ans, le médium de prédilection de Samia Kachkachi : elle aime ce procédé de la trace et du multiple, qui oblige à centrer le trait sur l’essentiel, à patienter entre gravure du dessin initial et découverte de l’image imprimée.
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