L’organique préfabriqué

Paulina Okurowska | Du mardi 24 janvier au jeudi 2 Mars 2023

« L’architecture socialiste m’obsède.

Les géants bétonnés me hantent.

Ça revient comme un boomerang.

Toujours…

 

Moches.

Gris.

Froids.

Monochromes et pourtant kitches.

Des panneaux préfabriqués.

Des chambres, des cuisines, des couloirs…

Des réseaux…

On ne les aime pas ces géants de ciment. On les trouve moches et surtout menaçants.

En France on a peur de ce qu’ils enferment.

Ils sont si gris et abimés. Délaissés. Oubliés. Des fantômes presque. Et pourtant ils gardent, ils protègent. Le géant à la membrane minérale enferme des cellules, des tuyaux, des rires et des disputes. Des flux le traversent et se mélangent dans son sein au croisement des odeurs, des éclats de rires, des cris, du sexe, de la télé, de l’eau dans ses veines, de l’électricité dans ses nerfs. Des réseaux énergétiques.

Le temple. Le vestige. L’épave. La cité secrète. La fourmilière. Le vivant. L’organique ».

 

Panelki en bulgare, Plattenbau en allemand, Panelak en tchèque ou encore Wielka plyta en polonais sont respectivement des noms communs qu’on donne aux habitations collectives de l’architecture brutaliste et socialiste qu’on peut trouver essentiellement dans l’ancien bloc d’URSS. Des architectures construites à partir des blocs de béton préfabriqué servant d’habitations à des milliers de personnes.

 

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