Dans le cadre de la 9ème édition du Festival Oodaaq,

l’espace Le Grand Angle accueille l’exposition « Déjà là, plus ici ».

Du 15 au 31 mai, cette exposition présente les vidéos de 4 artistes.

La démarche de ces quatre artistes apparaît comme une sorte de manifeste de l’acte créatif. À travers leurs différentes actions d’exploration de l’espace, des limites de l’image, de sa construction, ils tentent d’ouvrir de nouvelles voies d’expression en utilisant le mouvement pour mieux fixer notre attention. Ils cherchent et tâtonnent dans des espaces poétiques libérés des cadres et conventions de représentations, produisant de nouveaux signaux vibratoires. Portés par une frénésie, un enthousiasme d’explorateur prêt à voir surgir à tout moment l’inattendu, ils observent, classent et repartent vers l’inconnu, habitant un mouvement continu.

 

MUDANZA CONTEMPORÁNEA

Teo Guillem

Espagne – 2018 – 19’40

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un homme énumère à haute voix une liste d’objets liés à l’univers domestique, avant de se lancer dans une succession de luttes chorégraphiées avec ces objets. Le corps du cinéaste traverse plusieurs mutations et se fait outil de révolte. Teo Guillem s’escrime avec le présent et le passé, chorégraphiant l’absence à travers un rituel baroque, ludique, dérisoire et glorieux. Une chute vers une renaissance.

 

YUKU AKI / FLEETING AUTUMN

Vojtëéch Domlâtil

Tchéquie – 2018 – 8’

Entre animation, documentaire et expériences vécues, Voitéch Domlätil reprend dans sa vidéo le procédé de construction des haïkus, poèmes japonais à base de 5-7-5 syllabes, en utilisant des séquences de 5-7-5 secondes. En résulte une série d’images vibrantes et d’instants ludiques qui s’enchaînent en toute légèreté.

 

DYS-FOCUS N°1, NATURE COLLECTION / PRENDRE LE VENT

Silvi Simon

France – 2018 – 3’51

Silvi Simon explore les spécificités matérielles des images. Elle s’intéresse à leur substance et aux phénomènes inattendus qu’elles peuvent faire apparaître. Dans cette vue de la nature par temps de grand vent, elle joue sur l’écart entre point fixe et mouvement, entre l’observateur immobile et la nature agitée. L’image entière est secouée dans tous les sens au rythme incontrôlé du vent ; seul le détail d’une branche est stabilisé. Cette tentative d’annihiler le mouvement par le montage renforce la matérialité de l’image et de son cadre.

 

ANOCHE

Stefano Miraglia

Italie – 2017 – 7’45

Anoche est une composition variée réalisée à partir d’archives de l’artiste : une vue d’un bus de nuit, un enregistrement sonore et une photo vénitienne. Au gré d’une bande-son saturée, ce rapprochement d’éléments lointains crée des mouvements de formes et de lumières fragmentées. Cette exploration de la trame et du grain d’images nous livre une vision énigmatique.

Quand Rome sera en poussière, le Minotaure se plaindra dans la nuit sans fin de son palais fétide.

Jorge Luis Borges, La noche ciclica.